Jardin du Roi ou jardin d’Orléans

Le Jardin potager du Roi dénommé, vers 1576, « Jardin de l’Hôtel d’Orléans »

Ce Jardin est situé à l’aplomb des écuries du Château et sur la fin du plateau de Beauce qui vient mourir à cet endroit. Ce jardin est orienté Est-Sud-Est et fait partie de la cour royale.
Charles V (21 janvier 1338 – 16 septembre 1380) Roi de France de 1364 à 1380 réside et embellit considérablement le château royal de Montargis pour en faire sa « 3ème demeure » de prédilection. Il y construit la Grande Salle, installe une horloge monumentale sur une des tours de la Grande Salle, deux hôtels à l’attention de ses enfants, le dauphin, futur Charles VI et Louis, futur duc d’Orléans et réalise d’autres aménagements dont ce jardin potager qui lui survivra, jardin dit de « l’Hôtel d’Orléans ».

Pourquoi le vocable « Jardin de l’hôtel d’Orléans attaché à ce jardin ?

Louis (1372- 1407), 3ème et dernier fils de Charles V, se voit édifier par son père une « maison » dans la cour royale du château qui prendra le nom « d’hôtel d’Orléans » lorsque Louis recevra en apanage le duché d’Orléans en1392.
Derrière cet hôtel, dont les caves existent encore et se visitent, une cour. Jouxtant celle-ci, mais derrière des grilles et des murs en raison de la pente, le Jardin ou Potager du Roi composé de quatre carrés ou carreaux sous lesquelles se trouvent des caves qui existent encore aujourd’hui et qui se visitent, caves du XIVème siècle construite sous le règne de Charles V.
L’arasement du donjon, voisin du jardin, réalisé par Gaston d’Orléans a du modifier l’environnement de ce jardin potager (vers 1640).
La mine de pierres qu’ont constitué ses murs et les tours voisines a permis à Philippe Egalité, pour son avantage, d’édifier un manège devenu usine de filature de coton près des écuries (1787) et un mur de séparation (mur très élevé et toujours visible –c.f plan de 1810) séparant la cour royale des écuries quand celui-ci était propriétaire du château.
Dans ces conditions, sauf à consolider les quelques restes des murs de soutien du Jardin, il nous faut re-créer ces quatre carreaux représentés sur le plan de Jacques Androuet du Cerceau en les déplaçant légèrement compte-tenu de la modification des lieux intervenus au cours du XIXème siècle.
Cette recréation s’insert dans le projet global de recréation des jardins renaissance du château de Montargis tels qui ont été représentés par Jacques Androuet du Cerceau (cf exposition à Chaillot d’avril à juin 2010) dont une partie a été réalisée en 2009-2010 et inaugurée le 16 avril 2010, soit 4 siècles et 3 ans après la date ultime donnée par le petit-fils de Madame Renée de France, le duc de Mayenne à son jardinier, Loys Teste, Jardinier du Roi et du château, pour remettre en l’état les jardins de sa grand-mère.
Le projet global consiste à recréer les jardins du Château de Montargis selon les plans publiés par Jacques Androuet du Cerceau en 1576 qui, après Adrian Gallucio de l’Hospital, exacerbe la Renaissance française dans le Gâtinais-Orléanais.
Dans la cas de Montargis, il ne s’agira pas de restituer à l’identique les jardins du 16ème siècle mais de les redessiner et les reconstruire selon l’esprit de l’époque.
Une partie du Jardin d’agrément, élément de la première collerette, a été réalisée et se visite. Il reste à concrétiser dans les quatre années qui viennent les deux labyrinthes de ce jardin d’agrément situés sous les fenêtres de la Grande Salle.
Dès 2012 nous aimerions réaliser la recréation du Jardin potager ou Jardin de l’Hôtel d’Orléans
Le jardin potager ou jardin de l’Hôtel d’Orléans est lui réservé au seul usage du Roi. En effet sous ces ou ses jardins, se trouve une cave magnifique composée de plusieurs alvéoles. On peut aisément imaginer les jardiniers cultivant ainsi des légumes pour les servir au Roi bien avant la saison ou bien se livrer à des semis, greffes etc…Le Jardinier est un savant ou ingénieur à cette époque.
Le projet présenté dans ce document concerne la recréation de ces quatre carreaux mais de manière approchée. En effet la pente est forte.
Au cours des XIXème et durant les deux tiers du XXème siècle ces jardins et leur environnement revu et corrigé par Gaston et Philippe « Egalité » ducs d’Orléans étaient couverts de vigne et d’arbres fruitiers en espalier.

QUELQUES RAPPELS

Avant la publication par Jacques Androuet du Cerceau des plans des jardins de Montargis, en 1576, le responsable de l’entretien des jardins existant était un certain Jérôme TESTE, Maître -jardinier, que Renée de France avait fait venir d’Italie. En 1574, soit 2 ans avant la publication des plans, Jérôme TESTE est dit « Jardinier du Roi et de Mme. Renée de France ». Les jardins du Château de Montargis connurent leurs heures de gloire jusqu’au premier quart du 17ème siècle. Comme la quasi-majorité des créations de la fin du 16ème siècle, en France, les jardins de Montargis n’ont pas échappé aux destructions des siècles qui ont suivi. Le concept de ces jardins consistait en un effort à réaliser une unité entre le château et le jardin. « A Fontainebleau, Blois, Chantilly, on se contente d’étaler plus ou moins marginalement des carreaux dont on varie les dessins et ici parfois s’interfèrent des éléments utilitaires. A Montargis, les carreaux rayonnent en éventail autour du château qui est une forteresse circulaire » (réf. : Jardins : La recherche du paradis perdu de Germain Bazin ; Les Plus Excellens Bastimens de France, d’Androuet du Cerceau ( 1576-1579). Dans cette description rien ou presque des jardins de l’Hôtel d’Orléans certes bien moins remarquable que ceux formant la collerette.

APPROCHE TECHNIQUE

Les arbres plantés « naturellement » et les diverses ronces et mauvaises herbes ont été enlevées et le terrain retourné et préparé en 2008 et 2009. Les sondages de sol ont permis de constater une importante couche végétale. Des matériaux apportés exacerbent mais, globalement et sauf surprise toujours possible, les sols peuvent accueillir des végétaux. Ce jardin potager était composé de quatre carrés. Ce jardin était un jardin d’usage (culture des légumes) et de simples. Compte tenu des pentes fortes du site, de la nature d’une partie de ce jardin notamment à proximité des anciens remparts et pour éviter les conséquences dues à l’érosion et aux ravinements des surfaces enherbées seront privilégiées, notamment pour ce qui intéresse les cheminements et les structures régulières.
On veillera tout particulièrement à ne pas induire des voies de flux dans le sens de la plus forte pente. Dans la mesure du possible, la terre arable résultant des travaux de terrassement sera récupérée à des fins d’une éventuelle utilisation pour les plantations. Les jardins s’organiseront en 2 « carreaux » plantés de vigne auxquels s’ajouteront 1 carreau contenant légumes et fleurs 1 carreau de simples qui sont pour la plupart des plantes sauvages que nous appelons aujourd'hui « les mauvaises herbes du jardin » avec le thym, la sauge, la mélisse, l'hysope et de plantes utilisées pour la pharmacopée au Moyen-âge. Une unité plantée d’arbres afin de réduire de la Ville, la vue sur un bâtiment scolaire construit en 1977-1978 fermera à l’Ouest ce jardin potager rappelant les grilles de la cour de l’Hôtel d’Orléans. Ils seront définis dans leur composition, architecture, paysage, structure, texture en tenant compte de la nécessité de cohérence des jardins potages du Moyen-âge. On désignera « carré » un jardin ou l’analogue d’un « carreau », de structure régulière. 4 carrés composeront le jardin potager du Roi tels que les représentent Jacques Androuet du Cerceau (1576). • A l’Est et exposition Sud : sur la pente 2 carreaux de vignes : • Sur la partie de plus forte pente, ces deux carrés à exposition Est porteront 8 lignes de vignes chacun. Dans le carré N° 1 seront plantés des ceps de Chasselas blanc, à raison de 125 plants tandis que dans le carré N° 2 seront plantés du Chasselas rouge, à raison de 115 pieds. L’espacement entre chaque plant sur la ligne sera de 1, 20 m. et l’interligne sera de 2 mètres. Au total, 480 ceps seront plantés dans ces espaces de façon telle à souligner la lecture du coteau depuis la Cour d’honneur du château en créant une perspective aboutissant sur la plaine de Villemandeur et la route d’Orléans. • A l’Est et exposition Ouest : 2 carreaux plantés de légumes, de fleurs (violette, coquelicot, fenouil, lin), de piloselle, de prêle, de sauge, d’ortie, de cannelle etc.

LES COÛTS PAR POSTE ET COÛT DU PROJET


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I. ACHAT DES PLANTS : 11 922,84 € TTC
II. TERRASSEMENTS ET POSES DE PAVES EN GRES 8 750,00 € TTC
Soit ………………………………… 21 528, 00 T.T.C.
III. FOURNITURES DIVERSES ( clôture posée ) 15 476, 28 € TTC
IV. TRAVAUX D’ESPACES VERTS (ALPEJ) 17 318, 00 € TTC

Total : 53 467,12 € TTC


Jean Fournier
Président de l’ASR du château de Montargis